Conflits d’intérêts, la perte de crédibilité des journalistes

Les conflits d’intérêts influent sur la crédibilité que le journaliste possède face à son lecteur, son auditeur, son téléspectateur. C’est le reproche fait à la profession du journalisme, lors du débat sur les conflits d’intérêts et l’information, dans la salle du studio 1 du Théâtre auditorium de Poitiers. Les discussions sont menées par Bertrand Verfaillie, journaliste indépendant et correspondant dans le Nord-Pas-de-Calais.

Les capitalistes : prédateurs des journalistes

La professeur en économie des médias de l’Institut Français de Presse, Nadine Toussaint-Desmoulins confirme les propos. Elle affirme : « Les entreprises de presse sont comme les autres entreprises. Elles ont besoin d’argent et c’est donc possible que des conflits d’intérêts apparaissent. » Ces conflits d’intérêts sont particulièrement prégnants  entre les  rédactions et leurs actionnaires. Nadine Toussaint-Desmoulins qualifie les propriétaires des entreprises de presse comme « maîtres des entreprises  de presse. » Les journalistes subissent la loi de ceux qui financent  l’entreprise. A ce sujet, la secrétaire générale du SNJ, Dominique Pradalié réagit : « On demande une reconnaissance juridique des rédactions pour rééquilibrer ce déséquilibre entre les dirigeants et ceux qui exécutent », et ajoute concernant le secteur public « Les représentants (PDG) de France Télévision n’ont pas d’intérêts privés à défendre dans le service public car ils proviennent souvent du secteur privé. » 
  
Le modèle britannique

Jon Henley, reporter à The Guardian, indique : « Il n’y a pas d’actionnaires, ni de propriétaires au Guardian. On appartient à une association. » Les conflits d’intérêts entre capitalistes et rédactions semblent absents. Mais, Jon Henley pose le problème des intérêts privés dans la presse britannique à propos de l’objectivité. Ce qui nuit à la crédibilité des journalistes. Pour Jon Henley : « Le meilleur rempart contre tout soupçon, c’est la transparence. Lorsque le lecteur n’a pas de doutes, il n’y a pas de problèmes. » L’inquiétude gagne les étudiants, présents lors du débat, qui se demandent la manière, dont ils pourraient exercer la profession de journaliste. Quatre acteurs médiatiques sont potentiellement sources de conflits d’intérêts pour les journalistes : les acheteurs, les annonceurs, les capitalistes et l’Etat. Plusieurs solutions sont proposées. La création d’un conseil  médiateur pour les journalistes et les rédactions, par exemple. Pour Gilles Van Kote, journaliste au Monde, c’est sur l’éducation qu’il faut travailler pour être transparent et connaitre les limites à ne pas franchir. Les écoles de journalisme doivent s’attarder sur la  déontologie professionnelle afin que les journalistes regagnent la confiance des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs.

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